Jardins, espaces verts et infrastructures Surveiller plus et mieux pour un avenir plus sûr
La surveillance phytosanitaire en jardins, espaces verts et infrastructures (Jevi) est multiple. Mais elle a pâti des récentes diminutions de budget, le secteur étant considéré par certains comme moins important que les filières agricoles, puisqu’il ne produit pas, devenant souvent une variable d’ajustement. Un dossier réalisé par Léna Hespel
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Avec la disparition d’un certain nombre de Bulletins de santé du végétal (BSV) dans les zones non agricoles, la surveillance en espaces verts est amputée d’informations fondamentales. L’épidémiosurveillance, qui est un suivi de l’évolution des bioagresseurs et des auxiliaires, et la détection de l’entrée de nouveaux organismes nuisibles, est d’autant plus indispensable en jardins, espaces verts et infrastructures (Jevi) que l’on doit s’y passer de produits phytosanitaires conventionnels.
Un réseau insuffisant pour surveiller le territoire
C’est en plus un territoire complexe, car il se compose de nombreuses surfaces, à la fois publiques et privées, de tailles très variées et aux techniques de gestion diverses. Il y est parfois difficile de prendre des décisions puisque ces espaces dépendent à la fois du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, mais aussi de celui de l’Écologie (et même des Sports pour les gazons de certains stades). Mais les exigences y sont également fortes, puisqu’ils se situent à proximité des habitations et qu’ils sont fréquentés par du public.
En matière de moyens alloués à la surveillance, pourtant, les Jevi sont le parent pauvre comparés aux autres filières, alors que les risques de propagation des maladies et des ravageurs vers les zones agricoles sont indéniables. Face à ce constat, un nouveau système d’épidémiosurveillance en espaces verts a été proposé. Mais pour l’instant, le projet n’a pas été validé (lire pages 28 et 29). Si d’autres systèmes de surveillance complètent le réseau, ils ne sont pas suffisants pour contrôler l’introduction, le développement ou la dissémination de bioagresseurs sur le territoire. Avec possiblement de lourdes conséquences économiques pour les filières de production agricoles, puisque les espaces verts peuvent constituer soit des portes d’entrée (échanges de produits végétaux entre amateurs sans respecter la réglementation), soit des réservoirs de ravageurs ou insectes véhiculant des maladies pouvant se disséminer.
Les ravageurs à surveiller sont nombreux (lire pages 30 et 31). Si, actuellement, la majorité des bioagresseurs sont tolérés en espaces verts sur le territoire français, certains concentrent l’attention et sont très étroitement surveillés à l’échelle européenne.
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